Poème
1 min
Je laisse à l'enfance
Coralie CADINOT
Je laisse à l'Enfance
les dockers de Fort-Mahon-Plage
le jusant puisant au loin
des trous d'eau où on s'enfonce
la main à la porte verte
de Doullens
le jour où tu es parti
Sans retour possible.
Je laisse mes cassettes sirène
chèvre de M. Seguin
mon micro tchouk tchouk musik
les peluches, les poupées
la voiture télécommandée
les Polly, les Betty
Je cesse de sautiller
sur le chemin des Tilleuls
aller raconter aux cheveux de Camille enviés d'amour
jamais jalousés
que déjà j'aimais les maracujas
Carlos Santana footballeur du midi
je laisse
aussi
les cratères de larmes quand Roberto Sedinho abandonna Olive.
Je laisse à l'Enfance
la cuisine jaune rue Manolo
le placard ouvert ; le cri de l'Inde
le musée aux Picasso, aux Chagall
au Jean-Amade
au Déodat-de-Séverac
Je laisse
notre tortue
notre
crocodile
à Banyuls-sur-mer
chevauchés par deux petites Poséidon
Toi et moi
le jour
la nuit
le même fil rouge.
Je laisse les fêtes foraines cérétanes
qui n'ont fait que panser
le mal à l'absence des premiers canards doullennais
Sans retour possible.
Je laisse à l'Enfance
ce marathon impossible dans le froid
où des cousins que je n'avais vus qu'une fois
ont tapé mes doigts d'enfant
Allez,
Coralie
laisse à l'Enfance.
les dockers de Fort-Mahon-Plage
le jusant puisant au loin
des trous d'eau où on s'enfonce
la main à la porte verte
de Doullens
le jour où tu es parti
Sans retour possible.
Je laisse mes cassettes sirène
chèvre de M. Seguin
mon micro tchouk tchouk musik
les peluches, les poupées
la voiture télécommandée
les Polly, les Betty
Je cesse de sautiller
sur le chemin des Tilleuls
aller raconter aux cheveux de Camille enviés d'amour
jamais jalousés
que déjà j'aimais les maracujas
Carlos Santana footballeur du midi
je laisse
aussi
les cratères de larmes quand Roberto Sedinho abandonna Olive.
Je laisse à l'Enfance
la cuisine jaune rue Manolo
le placard ouvert ; le cri de l'Inde
le musée aux Picasso, aux Chagall
au Jean-Amade
au Déodat-de-Séverac
Je laisse
notre tortue
notre
crocodile
à Banyuls-sur-mer
chevauchés par deux petites Poséidon
Toi et moi
le jour
la nuit
le même fil rouge.
Je laisse les fêtes foraines cérétanes
qui n'ont fait que panser
le mal à l'absence des premiers canards doullennais
Sans retour possible.
Je laisse à l'Enfance
ce marathon impossible dans le froid
où des cousins que je n'avais vus qu'une fois
ont tapé mes doigts d'enfant
Allez,
Coralie
laisse à l'Enfance.
Ce texte a été rédigé par un(e) étudiant(e) ayant participé à l'atelier d'écriture de création "Écrire (en poésie) depuis l’enfance" dispensé par Louis-Philippe Dalembert, titulaire de la Chaire d'écrivain en résidence du Centre d'écriture et de rhétorique de Sciences Po au semestre de printemps 2021.
Ici, on lit et on écrit des histoires courtes
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